Notre dernière journée à SF s'est d'abord déroulée dans le Golden Gate Park, un parc qui fait cinq fois la taille de Central Park. (C'est donc grand en titi et les cartes du parc ne sont pas les plus claires, quand il y en a - et sachez que ma mère est une experte pour les lire.)


Nous nous sommes contentées de visiter le jardin de thé japonais - 9$ pour y mettre les pieds, donc on a laissé faire le thé - et d'y prendre 8000 photos. 


C'était un peu compliqué de s'y retrouver et plus on s'éloignait de notre arrêt d'autobus, plus j'appréhendais le retour : retrouverions-nous notre chemin et aurions-nous l'énergie de revenir sur nos pas? Puis, j'ai pensé à cette navette dont ma mère m'avait parlé. Elle nous permettait de découvrir l'ensemble des attraits majeurs gratuitement et de choisir ensuite où nous irions. Nous sommes donc parties à sa recherche après notre visite du superbe jardin japonais, mais comme le chauffeur de bus interrogé n'avait jamais entendu parlé de cette navette, nous sommes retournées sur le web et avons constaté avec déception que ladite navette ne circulait que le weekend. Misère et damnation. Je ne verrais donc pas de bisons - "toute façon, ça sent pas très bon", m'a dit ma mère pour me consoler. Maman ne verrait pas de moulins. Je n'ai rien trouvé pour la consoler. Il faudra qu'elle aille à Amsterdam - notre destination initiale - pour s'en remettre. Si vous allez à SF, réservez-vous une journée pour visiter le parc, il y a beaucoup à voir et il faut marcher pas mal pour y parvenir. Ou ben allez-y le weekend et profitez de la navette.


Du parc, nous sommes allées au musée de l'histoire LGBTQ de San Francisco. Dès notre arrivée sur la rue Castro, nous avons aperçu notre premier (et seul) nudiste. Maman aurait vu son membre enroulé dans du papier doré (qu'elle dit). Je n'ai vu que ses fesses. 


Le quartier était vraiment magnifique avec toutes ses maisons juchées dans les montagnes. Les drapeaux gais mettaient beaucoup de couleurs tout comme les devantures colorées des magasins. Les couleurs du drapeau étaient même peintes sur l'asphalte aux intersections. J'ai beaucoup aimé le musée, succinct, mais tellement pertinent et bien fait. 


Alors que nous recherchions un restaurant où souper, un homme nous a arrêtées pour discuter avec nous - au sac de couchage qu'il portait sur son bras, j'ai compris qu'il était itinérant. Il était visiblement de bonne humeur et son rire vraiment communicatif. En apprenant que nous parlions français, il s'est demandé comment nous pourrions parler toutes les langues sur Terre - avec aussi peu de temps devant nous - et comment moi je pourrais apprendre l'italien. Alors, je lui ai dit "pourquoi j'apprendrais l'Italien?" Et il a éclaté de son grand rire communicatif en disant : "right?! (Pas vrai?!)" Il a aussi parlé des abeilles et des papillons qui au fond, n'ont pas de mauvaise intention. "T'as déjà vu un papillon mal intentionné?" Pour nourrir l'invraisemblance de cette conversation, je lui ai fourni la traduction française du mot butterfly. Cette information nouvelle l'a pris de court une seconde ou deux - il monologuait pas mal - et il a répété "papilonne?!". Il a ensuite vérifié que je n'étais pas Italienne parce que "papilonne", ça sonnait clairement italien selon lui (et pas français, faut croire). Il a fini par partir après avoir parlé de Jésus et Dieu deux-trois fois. Mais pas pour nous dire que la fin était proche, heureusement.


Délicieux souper thaï pour conclure cette journée - mais un brin cheapo sur les portions. Nous avons ensuite fait nos valises. Ce serait notre dernière nuit au Golden Gate Hall et c'était en soi, pas mal excitant.