Nous avons nos billets pour la visite du Vatican depuis quelques semaines. On avait réservé une visite guidée en français, notre première en Italie. Et nous savons que nous pouvons prendre le tramway de notre chambre pour nous rendre au Vatican. Le hic, c'est que c'est 45 minutes de transport. Sauf que ça nous fera voir une partie de Rome que nous n'avons jamais vu. Et, je dois le dire, depuis que j'ai vu le tram d'Orléans, je meurs d'envie d'y monter.

Donc, on part tôt de l'appart : la visite est à 11h30. À 9h30, on attend le tram sans trop savoir s'il nous faut des billets ou si on peut payer à l'intérieur, au chauffeur. C'est un homme italien d'une soixantaine d'années qui nous vend de ses billets et nous rassure : "Oui, ce tram se rend au Vatican. C'est le dernier arrêt." Pas de stress donc. Sauf qu'après peut-être 10-15 minutes, le tram s'arrête. Tout le monde parle en même temps, on nous parle en italien. Tout le monde semble sortir du tram. Notre guide de 60 ans nous fait signe de le suivre. On se retrouve sur le bord de la rue. Plein de trams vides autour de nous. De peine et de misère, notre guide explique qu'un arbre est tombé sur la voie. Finie l'option tram. Bonjour le retard potentiel. Sauf que notre guide/ange gardien semble être en mission. Tels deux petits chiots, nous le suivons jusqu'à un arrêt d'autobus, qu'il prend avec nous. Environ trente minutes plus tard, le voilà qui débarque avec nous et nous conduit jusqu'au grandes portes de la Place St-Pierre. Stupéfaites devant autant de générosité, nous le remercions plusieurs fois. Il expliquera à ma mère qu'il vit tout près. Au moins!

Donc. 11h05. Place St-Pierre. Freaking immense Place St-Pierre. Avec une file de plusieurs centaines de personnes (dur d'évaluer) qui attendent pour passer la sécurité. Aucune directive pour les tours guidés. Aucune directive tout court en fait. Sur notre ticket, on peut lire qu'il existe une file pour les gens avec billets... Mais où se trouve-t-elle? On demande aux gens ici et là, puis après avoir traversé la Place : bureau d'informations! "You're late", qu'il nous dit le gars. "You'll have to make an other reservation." Même en courant jusqu'au point de rencontre, on est sûres d'être en retard. Mais pas question d'abandonner. On rejoindra le groupe!

Il fait chaud. Foule monstre. Sécurité. Billetterie. "The french group is already gone." No wayyy?! Finalement, ils sont juste à côté. On les rejoint en trois pas. On a tous un genre de Mp3 portatif et un écouteur, sauf que la guide ne sait pas utiliser son micro. On capte 65% de son discours peu dynamique. Un gars du groupe d'à côté tombe dans les pommes. Trop chaud. Sa soeur est en larmes. Ça retient plus mon attention que les blablas de la guide. Bref, après peut-être 15 minutes à faire le pied de grue au soleil cuisant (et après avoir gavé de deux gommes une étrangère clairement diabétique sur le point de perdre connaissance), nous avons quitté le groupe. Chaleur et masse de monde étant beaucoup trop insupportables (l'un comme l'autre), on décide qu'on coupe court à tout ça (désolée tante Simone) et on "spotte" les affiches vers la Chapelle Sixtine. Évidemment, c'est le site le plus éloigné. Et ai-je dit qu'il faisait chaud? On prend à peine le temps de photographier les fresques sur les murs. Et on arrive à la chapelle. Déçues toutes les deux. (Jai l'impression qu'écrire ça est un blasphème.) C'est petit. Et vide. Les bancs tout autour de la chapelle sont occupés par des touristes. Un policier à l'avant nous dit d'être plus silencieux. (Pas juste à nous.) Au moins, contrairement à ce que j'ai entendu, on ne nous pousse pas, on peut admirer les peintures qu'il y a partout autour de nous. Sauf que ma mère, tout aussi épuisée que moi, après environ une minute dans la chapelle, me dit d'un ton las : "on sors-tu?" Elle qui y tenait tant. Ça aussi, je le ris encore. Désolé Michel-Ange. Deux blasphèmes en un seul texte.