En voyage, tout est imprévisible, ou presque. L'heure où on sera à quelque part, le goût ou le prix de notre prochain plat, le confort de notre prochaine chambre. Je n'avais pas non plus prévu que j'apprendrais la mort de mon grand-père dès ma première journée à Rome. Ça été comme une gifle.

Je continue mon voyage, un peu à contrecœur, honteuse d'être loin de mon père et de ma famille durant cette période si douloureuse, mais persuadée que pépère aurait refusé que j'abandonne un si grand rêve. Il est avec nous partout, nous le prions dans chaque église où nous entrons.

Notre première journée à Rome a débuté assez tard pour toutes les raisons évoquées plus tôt. C'était aussi notre premier AirBNB. La propriétaire du logement nous avait bombardées d'informations sur les environs, ne restait plus qu'à mettre tout cela en pratique. Vers 13h, nous choisissons un resto dans notre quartier (semi-ghetto) et rencontrons un Romain parlant français qui a écrit un livre sur l'histoire du cinéma nord-américain. Il regrette que son ami ayant traité du cinéma canadien ne soit pas là et m'invite à l'ajouter sur Facebook pour me conseiller des ouvrages à lire. C'est un peu suréel comme première rencontre. Quand il apprend que nous ne sommes à Rome que pour trois jours, il nous libère, nous avons tant à faire! Nous prenons l'autobus (qui finit par arriver.. Le transport en commun est loin d'être aussi fiable et développé qu'à Paris.) jusqu'à un arrêt à quelques mètres de la fontaine de Trevi. C'est un Romain parlant français qui nous indique comment nous y rendre, précisant qu'elle est en restauration. Le mot est faible. Dur de jeter une pièce le dos tourné dans de l'eau invisible. Nous reprenons donc notre chemin en suivant les affiches ici et là qui nous mènent à la Place Navone, puis à la Place d'Espagne. C'est tout simplement magnifique. Nous aimons beaucoup nous promener dans les rues de Rome. Je prends beaucoup de photos. Il ne fait pas trop chaud. Nous choisissons de nous rendre sur la Place del Popolo d'où nous pouvons nous rendre dans un joli parc nommé Pincio qui offre une vue superbe sur la ville. On se fait accoster par un Européen en mission, qui a fait le tour du monde et qui a eu des révélations sur la vie. Tandis que ma mère parait boire ses paroles, je me méfie et me demande quand il nous demandera de l'argent. Il n'en fait rien. C'est un genre de Jésus des temps modernes venu répandre la bonne nouvelle. Il nous donne son nom, veut aussi qu'on l'ajoute sur FB. Décidément.

Nous avons aussi visité le Panthéon et sommes entrées dans une petite église pour allumer deux lampions pour pépère. En constatant qu'il n'y en avait plus, j'ai décidé d'en demander d'autres en me rendant à l'autel, vêtue de mes shorts... Ce que n'a pas semblé aimer le curé! Il transmet le message au jeune curé près de lui qui arrive avec une boite de lampions qu'il vient pour mettre sous la table... Où se trouvent déjà d'autres lampions que nous n'avions pas vus. Je m'excuse, il rigole et nous demande d'où nous venons. Dans un français impeccable, il s'enquiert ensuite, le plus sérieusement du monde : "êtes-vous ici en vacances ou en pèlerinage?" J'en ris encore.

On rentre à l'appart par autobus. Mangeons des tapas et un verre pour 6 euros (bon drink, tapas corrects), puis allons nous coucher.