SF, on a rapidement compris que tu nous coûterais cher lorsqu'on s'est mises à chercher un hébergement pas trop cher. Si c'était près d'être moindrement raisonnable - pour la Californie - on devait faire une heure de transport pour se rendre au centre-ville.


J'imagine que ça aurait dû être notre premier indice que cette ville ne convenait pas à notre petit budget.


Ma mère a trouvé cet "hostel" près de pas mal tout et presque abordable. On aimait s'imaginer qu'on y serait bien malgré le tapis et les couvre-lits hideux.


Notre chambre est assez grande, les lits très mous. Il y a du chauffage qu'on ne contrôle pas alors on ouvre la fenêtre pour gérer la température. Sauf qu'il faut la fermer la nuit venue sinon les bruits des voitures et les voix des fêtards nous réveillent. Les meubles sont usés, mais on a un frigo et un micro-ondes, alors on ne se plaint pas.


Une nuit : 166$ CAN.


L'homme qui nous a accueillies n'a pas voulu qu'on paye tout de suite nos cinq nuits. Une à la fois. Ça en disait beaucoup sur sa perception des lieux, je pense. L'ascenseur qui nous mène à notre chambre semble menacer de nous laisser partir en chute libre en tout temps. Le hic, c'est que les escaliers sont tellement à pic que c'en est dangereux. Alors, on risque nos vies dans l'ascenseur. Faut choisir ses batailles.


Au troisième étage où se trouve notre chambre, il y a une lumière sur quatre qui clignote. C'est un brin inquiétant. Quand ma mère quitte en pleine nuit pour aller aux toilettes, je me dis qu'elle pourrait ne pas revenir. Avoir de l'imagination fait qu'on se fait beaucoup de peur inutile. C'est le vie.


On a une salle de bain commune où il n'y a pas de papier à mains ni tapis de douche. On en a demandé, mais bon, le service est pas top. Au moins, c'est plutôt propre. Maman a seulement vu du pipi par terre et sur le bol une fois.


La nuit dernière, nous avons quitté l'hôtel tôt, promettant de payer notre seconde nuit à notre retour. Quand on a voulu retourner à notre chambre, il n'y avait personne à la réception pour nous ouvrir les portes et nos cartes d'accès ne fonctionnaient pas. Mon imagination débordante a rapidement pondu un nouveau scénario catastrophe : on ne pourrait jamais regagner notre trou à rats et nos effets personnels allaient être revendus. Mais non, c'est plutôt nos cartes qui avaient été désactivées. Nos hôtes et leur anglais approximatif ont accepté notre nouveau paiement.


Ce matin, nous avons décidé d'économiser un peu et de manger des céréales achetées la veille. La cuisine se trouve au quatrième étage. Il n'y a pas de chaises, que des tables. Il y a de beaux comptoirs, de belles armoires, deux cuisinières, mais des armoires et des tiroirs vides... Pis une pile de vaisselles sales près de l'évier. Ah et ça pue.


Sur le frigo, ça dit que si "ça stink", c'est à cause des restants de bouffe laissés au frigo. Je dirais que c'est aussi à cause des poubelles que personne ne vide. Maman lave succinctement deux bols et on opte pour nos cuillères en plastique. Dans le salon, il n'y a qu'une chaise et un banc de piano autour d'une table. C'est là qu'on mange. Il y a un grand tableau vert où quelqu'un a écrit "the end is nigh" (la fin est près), ça pis "wtf is this hostel" (qu'est que c'est que cet hôtel de merde? (Traduction libre).


La photo de cette excellente question est dispo sur ce charmant blog.