J'aurais peut-être dû laisser à ma mère le soin d'écrire sur les cinq terres. Nous n'y étions pas encore et déjà, son excitation se mettait de la partie. Ce serait peut-être notre coup de coeur du voyage! Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Mis à part à des paysages hallucinants (et il y en a eu).

Nous arrivons à La Spezzia en milieu d'après-midi. Anna, notre hôte, nous attend à la gare. (Parce que c'est son fils qui nous répondait sur AirBNB, nous croyons que nous avons devant nous "la mère d'Anna", mais non, c'est bien la proprio. Mais elle ne parle pas un mot d'anglais. Avec ses signes et ses expressions, on comprend un peu. En gros, elle est ravie de nous voir et elle trouve ma mère magnifique. Dès que ça se corse, elle contacte son fils. Pratique... s'il répond rapidement.) Elle nous escorte en bus jusqu'à son appartement. On a tout l'espace pour nous. C'est très propre. Joie. Bien vite, on comprend que le Wi-Fi ne fonctionne pas. C'est la seule ombre au tableau de ce séjour. Et ce qui explique notre silence des derniers jours.

On part explorer le coin après une petite sieste. On marche jusqu'à la gare et on s'embarque pour Riomagiorre, le village le plus près de La Spezzia. On se souviendra toujours de mon " Oh Shit!" quand, à la sortie d'un tunnel, on se retrouve juste à côté de la mer. C'est presque effrayant ou vertigineux d'être aussi près d'une telle immensité. Ça se passe en une seconde. On retourne dans un tunnel. Tout pour nous mettre en appétit.

Riomaggiore n'est pas l'un des villages les plus populaires pour rien. La vue sur les rochers et sur la mer est grandiose. Une fois nos photos prises, nous prenons une (petite, mais savoureuse) entrée sur le bord de la mer et reprenons le train... Dans la mauvaise direction. Ce ne sera que la première de nombreuses confusions à venir... (Ce qui me fait dire que le site manque de clarté en ce qui concerne les heures des train, leur direction et leurs arrêts. Nous avons entendu d'autres touristes se plaindre de tickets achetés et gaspillés parce qu'ils avaient été dans le mauvais sens. Et une fois là-bas, ils avaient une heure d'attente... L'ironie c'est que nous n'avons jamais présenté nos billets à un contrôleur et nous avons dû faire le trajet une dizaine de fois...)

Mardi, nous partons explorer Monterosso. Le village offre une belle plage. Les villages n'étant pas très grands, nous visitons tout assez rapidement et décidons de partir vers le prochain village. L'objectif de la journée est de faire 3 villages. Or, le prochain train est dans plus d'une heure. La grogne des touristes se fait entendre, mais on ne contrôle ni la pluie ni les trains. On se rend à la plateforme un peu plus tôt que prévu et faisons l'erreur de prendre le premier train qui s'amène en gare. Je ne sais pas trop pourquoi encore. J'avais pourtant entendu l'employé dire à 10 touristes différents que le prochain train était à 15h23. Il n'était que 15h10. Nous ne nous imaginons pas que le train repartirait aussitôt, nous ramenant à notre point de départ. Ce train rapido n'arrêtant pas dans les autres "terres"... On repart de La Spezzia, nos nouveaux billets en main, on re-attend le train, puis on visite Vernazza. Joli village aussi, qu'on s'est aventurées à découvrir, visitant son église et ses rues abruptes qui nous ont menées à une tour. Superbe vue de là-haut. Le retour se fait sans soucis.

Notre dernière journée aux Cinq Terres a été l'une des plus chaudes de notre séjour en Italie. Nous étions donc bien peu emballées, en arrivant à Corniglia, lorsque nous avons aperçu le village au sommet de la montagne et des marches à n'en plus finir, sous le soleil de midi. Nous avons songé à partir tout de suite. Nous aurions dû. Le jeu n'en valait pas la chandelle. Pour autant d'efforts à grimper, la vue était jolie, mais nous étions très éloignées de la mer. Et donc peu rafraîchie. Quatre ou cinq photos plus tard et nous étions prêtes à redescendre. À nos côtés, un groupe d'adultes se préparaient à faire du hiking. Nous ne les enviâmes pas pantoute. En redescendant les escaliers, les touristes paraissaient tous pressés. Le prochain train arrivait sous peu. L'autre ne serait là que dans une heure. Ça été la première d'une longue série de courses folles pour ne pas rater nos trains.

Petite parenthèse : Lorsque les portes du train sont prêtes à etre fermées, aux Cinq Terres, un homme souffle dans un sifflet pour autoriser la fermeture des portes. Durant l'une de nos courses, ma mère était partie validée nos tickets pendant que je cherchais où nous pourrions monter (voyant bien que tout le monde s'entassait comme des sardines wagon après wagon). Lorsque le sifflet s'est fait entendre la première fois, j'ai pensé que notre chien était mort; ma mère était loin, les wagons sur le point de quitter la gare. Mais l'homme au sifflet m'a fait signe de me rendre au wagon suivant, avant de faire entendre son sifflement strident. Digne d'un film hollywoodien, j'ai hurlé à ma mère de courir et j'ai poursuivi ma course de wagon en wagon, entendant toujours derrière moi le sifflet fatidique, guettant ma mère du coin de l'œil. Elles peuvent vous donner des poussées d'adrénaline ces cinq terres! (On a finalement réussi à embarquer!)

La dernière terre, Manarola est la plus petite du lot. Elle n'a pas de plage, mais les gens se baignent entre les rochers, d'où ils s'amusent aussi à sauter au grand désarroi de ma mère.